Mon âme est une passerelle
Le pays de mes origines
M’appelle en secret si souvent
Au bas des tours je m’imagine
Fouler sa terre nez au vent
Français je suis par ma naissance
Pourtant l’Afrique en moi résonne
Je cherche mon appartenance
Dans les rues d’Évry-Courcouronnes
Sur les façades de ciment
J’ai peint des manguiers et des roses
Des gris-gris et mon sentiment
D’être le fils de mille choses
Il me faut faire un grand écart
Pour trouver mon identité
Depuis ma chambre vers Dakar
Se déploie mon humanité
Quand se reflètent sur la Seine
Les eaux du fleuve Sénégal
Je pourrais y verser ma peine
Mais tout cela m’est bien égal
Car mes cultures s’amoncellent
Au fond de moi comme un trésor
Mon âme est une passerelle
Entre Baudelaire et Senghor
Si mon enveloppe est bien noire
Est-elle blanche à l’intérieur ?
Je serai l’ébène et l’ivoire
D’un piano jouant le bonheur
J’entends les voix de mes ancêtres
Dans la douceur de l’air du soir
Venir conter à ma fenêtre
La paix des peuples et l’espoir
Tous droits réservés – Magali Breton