Les Ruines des Valeurs

u100-Tournesols-3

Sous les arcs effondrés d’un monde en déroute,

où l’or  et le pouvoir gouvernent les esprits,

les valeurs sacrées s’éteignent, une à une, 

comme des cierges usés au souffle de la nuit.

 

On marchande l’honneur, on piétine la justice,

la vérité s’efface dans le tumulte froid,

et les mains fraternelles se ferment en supplices,

quand l’humain se déchire, oublieux de ses lois.

 

L’homme s’égare au seuil des fausses certitudes,

il sacrifie l’amour aux mirages de fer; 

ses temples sont bâtis sur la vaine habitude,

et ses prières se perdent dans le désert.

 

Pourtant, malgré les ruines et les désespérances,

une étincelle veille au profond des douleurs:

la valeur humaine, immense en sa constance,

plus forte que les murs, plus vaste que les pleurs.

 

Elle vit dans l’enfant qui sourit malgré l’ombre,

dans la femme debout au milieu du malheur,

dans l’exilé qui chante, et dont la voix encombre

le silence glacé des cœurs fermés de peur.

 

La valeur de l’homme n’est pas dans ses conquêtes

ni dans l’or qu’il entasse au prix de ses frères,

mais dans l’élan du cœur qui pardonne et qui prête 

sa force aux opprimés pour briser leurs fers.

 

Les ruines passeront, les empires s’effondrent,

les trônes se mueront en poussières sans nom;

mais l’humanité, debout dans son immense fronde,

renaîtra des éclats d’un unique pardon.

 

O vous qui croyez mourir la lumière,

sachez qu’au plus profond du tombeau des valeurs,

l’homme garde en ses mains la semence première:

la dignité humaine, éternel éclaireur.

 

 

 

 

 

 

 

Retour en haut