Une aventure littéraire signée Koza Belleli. Bonne lecture et rendez-vous samedi prochain pour la suite de votre lecture en famille.
5 – Tali Nohkati retrouve Coyote
– Ah ! Tali Nohkati ! Tali Nohkati ! Je suis si heureux de te revoir enfin !
– Coyote ! Coyote ! Tu m’as tellement manqué !
Ces retrouvailles les remplissaient de joie. Coyote bondissait autour de Tali Nohkati qui riait aux éclats.
– Comme tu as changé ! dit Coyote. Mais raconte-moi, raconte-moi ton voyage.
Ce faisant, ils s’éloignaient de la forêt profonde. Les arbres, toujours aussi majestueux, faisaient une part plus belle à la lumière. Le ciel immense s’offrait, resplendissant.
A la fin du jour, ils se posèrent. L’émotion leur avait donné faim. Dans ses réserves Tali Nohkati puisa des mets de choix : poissons et viandes fumés, un vrai régal.
– Et toi, demanda Tali Nohkati, qu’as-tu fait ?
– Combien étaient-ils ? D’où venaient-ils ? demanda Tali Nohkati intrigué.
– Comment faisait-il ? interrogea Tali Nohkati.
– Je ne l’ai jamais su, avoua Coyote. Mais si tu le rencontrais, sans doute pourrait-il te l’apprendre et peut être t’accepterait-il parmi les siens.
– Puisque tu connais leur territoire, pourrais-tu me mener vers eux ? demanda Tali Nohkati.
– C’est d’accord, dit Coyote. Au lever du jour, nous nous mettrons en route.
Le lendemain, la forêt avait totalement disparu et la plaine décrite par Coyote se déploya sous leurs yeux.
Ils cheminèrent tout au long du jour sans toutefois croiser âme qui vive.
Bientôt la nuit les enveloppa et la lune les rejoignit. Elle se posa délicatement sur les oreilles dressées de Coyote et s’exclama :
– Tali Nohkati, comme tu as grandi !
Emu de la revoir, Tali Nohkati ôta de son vêtement et lui montra les opales oubliées par elle lors de sa visite au Pays Blanc
– Tu vois, belle Lune, je t’avais sur mon cœur.
Cette marque de tendresse la toucha au plus profond d’elle-même. Elle le serra dans ses bras et lui confia :
– Comme te l’a dit Coyote, ce coin de terre est propice aux rencontres. J’ai vu ses chemins. Ils sont nombreux. Ses herbes hautes dansent sous le vent…
Puis elle ajouta un sanglot dans la voix :
– … et ses pluies de printemps ont la douceur des berceuses que les femmes de la tribu fredonnent aux enfants.
Et disant cela, elle embrassa Tali Nohkati. Elle caressa le pelage de Coyote, s’éleva doucement dans le ciel et disparut.
Plusieurs jours s’écoulèrent.
Coyote ne pouvait se résoudre à quitter Tali Nohkati. Hélas, le temps était venu pour lui de partir. Un matin, ne laissant rien paraître de sa tristesse, il lui dit :
– A part la lune et les proies que nous avons capturées, nous n’avons rencontré personne. Pourtant je le sens, tes semblables ne sont pas très loin.
– Tu vas donc me laisser encore une fois, répondit Tali Nohkati.
Faisant mine de le retenir, Tali Nohkati tenta bien d’en apprendre davantage.
Mais Coyote lui lécha les joues et se mit en route en lui promettant de le revoir bientôt.
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