La ménopause, on en parle dans mon dernier livre – par Isabelle Barry

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Ce 18 octobre, c’était la JOURNÉE MONDIALE DE LA MÉNOPAUSE !

Il y a trente ans, l’allusion m’aurait fait sourire : à quand la journée mondiale  du hareng ou du nombril ?

Aujourd’hui, j’ai 56 ans et cette journée prend tout son sens car, si jusqu’ici, j’ai observé l’automne de la vie avec un détachement amusé, la saison s’incruste à présent dans mon quotidien et fait de moi l’héroïne du tableau !

Même si dans ma tête j’ai toujours 30 ans, l’univers ne s’est pas figé avec moi. Et quand bien même tenterais-je de l’oublier, tout me rappelle que j’ai passé le cap : souffle court, règles interrompues, colonoscopies prescrites avec insistance, spleen pour rien, bouffées de chaleur, publicités récurrentes qui inondent mon écran : produit contre la sécheresse vaginale ou les fuites urinaires, exercices pour ventre mou, gaine automassante, assurances pension, cours de céramique, traitement contre l’ostéoporose, magazine 50+, tout me crie la fin du monde ! *

De l’article ciblé qui s’évertue à nous vanter la sexualité heureuse des quinquas – comme s’il était entendu qu’elle ne le soit plus – au pharmacien à la gueule d’ange qui glisse dans le sac de nos achats des échantillons de crèmes pour peaux matures et rides installées, le monde manque décidément de délicatesse pour nous signifier notre désuétude. *

Certaines d’entre nous traversent le gué en sautillant, d’autres se noient.
Certaines en parlent ouvertement, d’autres le cachent.
Certaines en souffrent, physiquement, psychologiquement, d’autres y perçoivent un envol. Un nouveau chapitre. Une chance de (re) trouver sa voie. Une invitation à la liberté.
Un second printemps.

La ménopause est une étape naturelle de la vie, mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, les symptômes et la manière d’aborder sereinement ce passage obligatoire sont encore majoritairement méconnus.
Voilà pourquoi il est utile qu’on en parle !

Quant à moi, j’y vois une urgence à vivre  où, à défaut d’avoir nos règles, nous pouvons décider de les établir !

*extrait aménagé du roman « Le second printemps », 180éditions

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