E = mc²

E = mc²

Savez-vous quelle est la plus grande vitesse connue dans l’Univers ?

Vous me répondrez tous : la vitesse de la lumière.

Eh bien non ! Qu’est-ce qui pourrait aller encore plus vite ?

L’esprit ! La pensée !

Oui ! La lumière du Soleil met environ 8 minutes à atteindre la Terre, mais notre esprit peut se rendre sur le Soleil instantanément. Nous pouvons à l’intérieur de notre cerveau, voyager aux confins de notre galaxie et même plus loin. Construire un palais avec toutes les finitions en moins d’une seconde. Devenir un superhéros et sauver le monde !

J’écoutais un podcast au sujet de l’astrophysique quand je me suis rendu compte de cette vérité.

E = mc², la fameuse équation d’Albert Einstein.

Nous pourrions en déduire, dans la situation que je décris, soit que notre imagination ne nous demande qu’une faible dépense d’énergie, donc elle ne coûte rien à être utilisée, soit qu’elle en produise encore plus qu’à la vitesse de la lumière. Une énergie mentale qui transcende notre moral, nous procure du bien-être et de l’excitation.

Évidemment que j’extrapole. Il faudrait interroger des physiciens et des neuroscientifiques pour savoir si tout ce que je pose ici se tient ou pas.

Peu importe. Certains auront peut-être compris que mon propos est de vanter le pouvoir de notre imaginaire comme supérieur à toutes les forces que nous connaissons. Car il est infini.

J’ai vécu cette situation une nouvelle fois alors que je cherchais à m’endormir. Je réfléchissais aux points encore obscurs, mais essentiels de mon prochain roman. En général, je sombre très rapidement avec une petite trouvaille que je conserve en mémoire jusqu’au lendemain ou bien je pars bredouille. Cette nuit-là, j’ai rallumé la lumière et sauté sur mon téléphone pour noter l’explosion d’idées qui venaient de percuter mes neurones. Le temps m’a paru extrêmement court pour observer dans ma tête une partie massive du récit à venir. Les scènes et solutions s’enchainaient à une célérité insensée.

La vitesse de l’influx nerveux le long des axones n’atteint pas celle de la lumière, ni même celle du son. Mais que font les photons ? Et que fait l’air qui vibre ? Pas grand-chose à part éclairer nos rétines et mouvoir nos tympans.

Notre cerveau, lui, crée sans obstacle, sans limites. Le seul mur auquel il pourrait se confronter est celui de nos sensibilités, de notre morale ou parce que nous n’oserions pas.

Tout cela est bien beau, mais ça sert à quoi de le savoir ?

Une fois ce tableau dépeint, nous pouvons sans crainte laisser libre cours à nos envies, à nos histoires. Rien ni personne ne peut nous empêcher de raconter l’inexistant, le surnaturel, le fantastique, d’inventer tout un monde.

Les mots sont encore plus puissants que les images. Pas besoin d’effets spéciaux ou d’intelligence artificielle pour décrire un concept venu du néant, un animal imaginaire ou Paris dans 1000 ans.

Un stylo, une feuille de papier, sa simple voix, une pensée fugace et on se transporte, soi-même et les autres, dans l’immensité de l’ailleurs.

Collègues écrivains, ne vous limitez pas, car les limites n’existent que dans les esprits étriqués qui ne savent pas rêver.

Et aux nombreuses personnes qui m’ont fait part, depuis que je suis édité, de leur envie cachée d’écrire, lancez-vous ! Il n’y a rien de plus satisfaisant que de raconter une histoire. Au diable tous les refus d’éditeurs et les avis négatifs. Tant que vous avez apporté du plaisir à un seul lecteur, c’est gagné. Et j’ajouterais même : si vous êtes fier de votre œuvre, que vous avez littéralement joui en l’écrivant et que vous n’avez qu’une hâte, celle de recommencer, alors vous êtes béni des divinités littéraires.

Quoi de mieux ?

Franck Mazière

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