Domi BERGOUGNOUX- FRANCE

Domi BERGOUGNOUX

BIOGRAPHIE DOMI BERGOUGNOUX
Domi Bergougnoux vit en région parisienne.
Passionnée par le langage, après des études de linguistique, elle a exercé de nombreux
métiers : chargée de communication, hôtesse de l’air, professeur de lettres modernes,
orthophoniste.
Enfant, elle a dévoré tout le rayon poésie de sa bibliothèque municipale, des poètes
francophones aux traductions de poètes du monde entier. « La poésie, je suis tombée dedans
quand j’étais petite ». J’étais boulimique de poésie dès l’enfance. « La vérité ne se mange
pas ? La musique non plus. Mais je dis, moi, que la poésie se mange. » Norge.
L’art du haïku, auquel elle s’est intéressée bien avant qu’il ne devienne un « phénomène de
mode » a influencé son écriture dans sa recherche de dépouillement et de formes courtes,
condensées. D’autre part, la musicalité de sa poésie va de pair avec une longue pratique du
chant.
Elle écrit sur la solitude, la souffrance, la folie, l’amour, interroge le sens de la vie, développe
un rapport sensible et métaphysique à l’univers. Elle part de l’obscurité pour chercher la
lumière dans une démarche qui tient de l’exorcisme et de l’alchimie.

C’est quoi la poésie pour toi ?
Pour moi, la poésie est une façon d’être au monde, de maintenir la capacité d’émerveillement
de l’enfant devant la nature et le quotidien. C’est l’expression de l’essence même, de nos
émotions. J’aime le côté organique de la poésie, des images, sa capacité à faire vibrer, ça
touche directement aux sensations. J’aime que ce soit une parole trouée, polysémique, dont le
sens n’est pas donné d’emblée mais que chaque lecteur fait résonner en lui à sa façon. Ce qui
me touche aussi, c’est la dimension presque mystique ou philosophique, ontologique de la
poésie. Un idéal esthétique et spirituel.
La parole de l’autre, sa prise en compte par la mienne
Il n’est pas anodin de souligner que je suis revenue à l’écriture poétique à la suite de la
première crise psychotique de mon fils. J’avais cessé d’écrire, je chantais plutôt depuis
quelques années.
L’enjeu de la mise en poésie de la souffrance de mon fils et de la mienne a été celui de ma
propre survie dans la traversée d’un cataclysme familial

C’est la nécessité de mettre des mots sur « l’innommable, l’indicible », qui m’a ramenée à la
poésie, devenue vitale pour sortir de la sidération et donner un sens à cette épreuve.
Le coudrier, Bleu d’Encre, éditeurs belges, pourquoi ?
J’ai rencontré ces éditeurs au Marché de la Poésie et au salon de l’Autre Livre à Paris.
J’avais apprécié sur le stand Wallonie-Bruxelles, la gentillesse, la simplicité des éditeurs et
des auteurs dont certains sont devenus mes amis (Florence Noël, Patrick Devaux, Martine
Rouhart, le regretté Di Mario).
En leur confiant mes textes, c’était un hommage à ma grand-mère belge.
Femme solaire malgré le tragique ?
C’est ce qui surprend souvent ceux qui me croisent dans la vie puis découvrent la gravité de
mes textes et des sujets abordés. Une forme de dignité…
Ce poème extrait de La Craquelure parle pour moi :
Oriflamme 
Chaque matin elle porte
l’oriflamme inouïe d’un sourire royal
au-dessus de son destin défait
Chaque matin
elle écarte
la marche aveugle du temps
les reflets qui happent et
le son cassant
des mots de verre
quand ils retombent de ses mains
Une aube d’opale dérive
dans son regard où balance
une immense souffrance
Au loin, la ville comme un amas de cris noués
affleure aux fenêtres lasses

Extraits de critiques
Tout part de la gravité et tout semble s’alléger et puis se « rétracte » un peu comme une
nostalgie. « Je sais la morsure du vide/la fragilité des fleurs/la solitude des pierres » Puis elle
se reprend et habillée/habitée de bleu, elle repart dans son chant. Son splendide chant.
Jeanne Orient (2021)

  • Elle est accueillie dans de nombreuses revues, a participé à des ouvrages collectifs et à plusieurs anthologies.
    Bibliographie :
    Où sont les pas dansants, 2017
    Dans la tempe du jour, Ed. Alcyone, 2020.
    Il faut apprendre à voler, livre d’artiste, Ed. Al Manar, 2020.
    La craquelure, Ed. Al Manar, 2021.
    Au berceau de nos bras, Ed. Bleu d’encre, 2022
    À tout ce qui lacère, Ed. Le Coudrier, 2022
    La chanson à deux bouches, Ed. du Cygne, 2025

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