Retraitée de l’Education Nationale, j’ai découvert, pendant le premier confinement, le plaisir de l’écriture.
Lorsque j’écris, je m’enferme dans ma bulle avec mes personnages qui prennent le pouvoir de mon cerveau. Docile, je me laisse porter par eux, jusqu’au point final.
Auto-éditée par choix, je commence alors l’éprouvant travail de correction, revenant sur chaque mot, ciselant chaque phrase, chassant la moindre coquille. Des mois et des mois à reprendre le texte pour qu’enfin je puisse le valider. Il faut parfois deux éditions pour que le résultat soit parfait, mais je déteste l’idée qu’on puisse avoir un reproche à me faire sur la forme.
Quel bonheur d’avoir enfin son livre en main ! Mais je n’écris pas pour le plaisir de voir mon nom côtoyer ceux des plus grands dans ma bibliothèque. J’écris surtout pour être lue.
Commence alors la troisième manche, et non la moindre, de ce nouveau match : la rencontre du public.
Ayant passé ma vie à parler à mes élèves, j’aime discuter avec les gens. Pour cela, je parcours les salons de France et d’ailleurs, grâce à Sandrine Mehrez Kukurudz et à Rencontre des Auteurs et Lecteurs Francophones, qui permettent à des auteurs, souvent inconnus comme moi, d’avoir une belle visibilité. Cependant, force est de constater que le public est plus attiré par les vedettes de la littérature et de la télé que par des auteurs anonymes. Il se fait de plus en plus rare dans les petits salons, où nous nous retrouvons entre nous, souvent, et heureusement, dans une belle ambiance.
Alors, tel Lagardère dans le Bossu, je change de stratégie : “Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi”, et je parcours la France pour poser mes livres dans les supermarchés et centres commerciaux qui m’ouvrent gentiment leurs portes. Le public est là, celui qui ne lit jamais, bine sur. Mais aussi celui qui dévore et qui n’a pas peur de découvrir de nouvelles plumes. Et je suis très heureuse de semer à chaque nouvelle tentative de plus en plus de livres.
Lorsque je rentre chez moi, je dépose une fois par semaine ma casquette d’auteure pour prendre celle de grand-mère, car un autre bonheur m’attend. Celui de retrouver mon petit-fils, Diego, dont vous pouvez connaitre l’histoire à travers deux de mes livres.
Voilà ma vie depuis maintenant cinq ans, entre public et famille, entre solitude et rencontres, entre doutes et joies. Et j’espère que cela pourra durer encore longtemps.