Alain BUSINE – BELGIQUE

alain busine

Alain Busine est né au Burundi en 1950 où il a passé les onze premières années de son enfance. Il a conservé de cette époque un tropisme marqué pour l’histoire coloniale sur laquelle il jette un regard rétrospectif critique, ainsi qu’une nostalgie de la terre africaine.

Après des humanités en section latin-mathématique, il a dès 68 entrepris des études de médecine à l’Université Libre de Bruxelles. Cette époque a été marquée par un engagement dans les mouvements étudiants contestataires. Sa rencontre avec le Docteur Willy Peers, en pleine période du combat pour la légalisation de l’IVG en 1975, l’a conduit à suivre une spécialisation en Gynécologie-Obstétrique. Il a ensuite exercé son métier pendant près de 40 ans (1980-2020) au service de la santé féminine, comme Chef d’un Pôle Mère-Enfant, fondateur à ce titre d’une Maternité alternative prônant la « Naissance sans violences » selon les principes de Frédérique Leboyer. Il a aussi été cofondateur du CHIREC (grand hôpital privé à Bruxelles) dont il a été le premier Directeur général médical en 2002.

Auteurs de nombreuses publications scientifiques, il a développé des capacités d’écriture dans le domaine de la littérature médicale. Parallèlement, une passion pour l’écriture qu’il qualifie de profane s’est imposée.

L’ENGAGEMENT LITTÉRAIRE : Alain Busine aime se présenter comme un « jeune auteur d’un certain âge », jeune auteur car il n’a pris la plume avec fougue qu’au terme d’une longue carrière médicale (absorbante et castratrice de ses envies artistiques), d’un certain âge  car c’est celui de ses artères ( et d’un long passé dont il peut témoigner). Ce cocktail l’a plongé dans les bras de la nostalgie, de la délicieuse douleur du souvenir ; c’est ainsi qu’il a fait du devoir de mémoire un thème central de son engagement littéraire.

Comme enfant du XXe, c’est en faisant appel à sa propre mémoire et à celle de ses aïeux qu’il veut illustrer ce devoir de mémoire.

Au premier titre, un devoir de mémoire envers sa chère mère et au travers d’elle un hommage rendu à toutes les mères, cette moitié trop longtemps délaissée de l’humanité, à leur force, à leur maternité, à leur courage, à leur amour protecteur.

Au second titre, un devoir de mémoire pour tous ceux qui se sont battus pour un monde de liberté et de justice, façonnant l’histoire du XXe de leurs résistances contre le Fascisme, le Nazisme, l’Holocauste.

En dernier lieu, étant lui-même créole, né au Burundi au temps des colonies, un devoir de mémoire qui a pris le chemin d’une évaluation auto-critique de la période coloniale du XXe. L’histoire des empires coloniaux est parsemée d’exactions que notre modernité qualifierait de crimes contre l’humanité. On en est loin. La décolonisation des esprits des puissances occidentales n’a pas encore complètement eu lieu, cette lacune charriant avec elle des remugles de suprémacisme. Bien souvent l’histoire de la colonisation enseignée (quand elle l’est) à nos enfants masque les aspects les plus crus, les plus cruels de cette période. Bon nombre des lecteurs d’Alain Busine sont étonnés, frappés, émus par le contexte historique invoqué dans la saga qu’il a écrite. C’est son engagement littéraire : faire sortir de l’ombre les côtés sombres de notre histoire « pour que la lave ne nous ensevelisse plus. »

Plus que les longs discours officiels, plus que les exégèses historiques, plus que les procès excessifs, Alain Busine pense que la narration romanesque peut aider aux prises de conscience. Un roman peut s’attacher aux petites gens, à leurs espoirs, à leurs douleurs, à leurs amours. L’approche historique s’enrichit alors d’une plongée intimiste dans la vie des héros (et anti-héros ) par un détour dans la psychologie des personnages. Le lecteur peut s’identifier à eux, et devenir ainsi “spectateur-acteur” de l’histoire.

  • Bibliographie

    Aux éditions Le Manuscrit (Paris) :

    • GANJA, sous le pseudonyme de Alain Paul Aimable B., 2006. Ce ROAD-TRIP raconte le pèlerinage d’une jeunesse contestataire déboussolée en 1970 vers les Indes.

    Ganja est l’histoire d’un amour impossible, né d’un désir fulgurant au cœur de la tourmente de Mai 68. Il nous fait revivre une époque où une jeunesse sublimée, impertinente et libérée des interdits, croyait à un monde nouveau. Au sortir de leur adolescence, les héros expérimentent l’amour libre, l’engagement passionnel dans les mouvements maoïstes, le cannabis et ce voyage-pèlerinage aux Indes qui a marqué toute une génération. Ganja c’est aussi l’histoire de l’après 68, rarement évoquée et marquée d’un long désenchantement qui poussa la révolte étudiante vers les voies dispersées et sans issues du terrorisme, du suicide ou de la drogue. 4ème page.

    • POST-OP, Nouvelle, 2008

    Une plongée, avec ironie et compassion, dans l'univers singulier de l'hôpital. Entre la vie et la mort, un médecin découvre l'autre côté du décor : la maladie, les soins, la déchéance du corps. De son lit, il assiste impuissant, et par télévision interposée, aux manifestations contre le CPE à Paris en 2006. Ces derniers ravivent la nostalgie d'une jeunesse contestataire et alimentent un journal intime qu'il entretient depuis 68 : sous la détresse, couve encore la révolte. Extrait 4ème

    En Auto-édition (Amazon, Kindle direct publishing) :

    • VOYAGE AU CONGO, reproduction et commentaires d’un Carnet de voyage tenu par le père de l’auteur en 1946, 2018
    • BUG JARGAL : Scénario d’après le roman de Victor Hugo (Révolte des esclaves en 1792 en Haïti), 2015
    • PAPY BLUES : recueil de textes de chansons et poèmes, 2015

    AUX EDITONS LAMIROY(Bruxelles):

    • CORPUSCULE, dans la collection Opuscule n° 227 (04/11/2021)

    AUX ÉDITIONS LE LION Z’AILÉ (Waterloo, Belgique) :

    UNE SAGA ayant pour cadre le XXe, et 80 ans d’histoire de la Belgique et de ses colonies. Dans cette saga l’auteur veut rendre hommage à sa chère mère, laquelle a vécu 94 ans. C’est donc cette période de vie, le « Siècle de Lily », qu’il raconte au travers du vécu de deux familles, au cours de quatre générations.

    Trois romans de cette série romanesque ont déjà été publiés  :

    •  LA PROCURATION D’ODON, 464 pages, juillet 2023

     En accompagnant sa mère de 91 ans vers une maison de repos, le narrateur est confronté à un passé enfoui. Un document datant de 1903, signé par l’étrange Odon Mahyeu, agent de la récolte du caoutchouc sous Léopold II, soulève des questions troublantes. Était-il un prédateur coupant des amins dans l’obscurité de la forêt équatoriale ? Le narrateur se lance dans une quête de vérité, dévoilant au passage les heurs et malheurs de ses ancêtres. Des rivages du Congo aux tranchées de l’Yser, des plaines hennuyères aux quartiers bourgeois de Bruxelles, des terrils d’Hornu aux palaces de Grasse, sa recherche de la vérité nous emmène dans un voyage à travers le temps et l’espace. Les souvenirs encore vifs de sa mère détiennent-ils la clé de cette énigme ? » 4ème page

    • VILLA GOUNDA, décembre 2023, 501 pages

    Dans ce deuxième roman, Alain Busine entraîne le lecteur dans une fresque vibrante qui entrelace les destins de Lily et Jules au cours des soubresauts des années 30’ et 40’. A la villa Gounda, îlot de charme et de paix, la petite Lily s’épanouit, en contraste de l’adolescence rebelle de Jules qui veut échapper aux pesanteurs d’une éducation jésuitique et aux affaires coloniales de sa famille. Quelle sera leur destinée au terme de la guerre ? Quels secrets se cacheront derrière la belle façade de cette villa ? 4ème page

    • Y A-T-IL UN PIANO A KASONGO ?,  septembre 2024, 380 pages

    Lily et Jules sont « des amants de la Libération ». Bercés des poèmes de Baudelaire, ils rêvent de retrouver dans les colonies « leur Chine occidentale ».Une semaine après la naissance de leur fils, Jules doit s’embarquer seul, le cœur gros. Lily ne pourra le rejoindre qu’au terme d’une séparation marquée par le coma vaccinal de leur bébé. Le jeune couple va être confronté à un Congo engoncé dans la bureaucratie, le racisme, la justice de races. Entre désenchantements, amertumes et espoirs, il va tenter de construire une famille heureuse qui verra la naissance de quatre petits créoles. 4ème

    • LE MANGUIER DU TANGANYIKA, enrichira la saga, sortie prévue fin 2025.

    Chaque roman dépeint une génération, et les faits historiques entremêlés de la métropole et de ses colonies, pour des époques allant de 20 à 10 ans. Le premier commence par la recherche du narrateur, interpellé par une archive familiale authentique, écrite en 1903 aux confins de la rivière Lomami, en plein cœur de la forêt équatoriale du Congo, par un agent commercial impliqué dans la récolte brutale du caoutchouc. C’est La procuration d’Odon. Le narrateur, par un travail de recherche pointue, découvre que sa branche paternelle a été impliquée durant quatre générations dans ce que nous appellerons le « fait colonial ».

    Alain Busine se revendiquant athée, libre-penseur, pacifiste dans l’âme, contestataire fort assagi, jaloux de ses libertés, hédoniste à ses heures. La saga est aussi un parcours introspectif du narrateur à la recherche de lui-même.

     Aux Editions Le Lion Z'Ailé

    •  L’ANGE, LE DAUPHIN ET LA CHAUVE-SOURIS, février 2025, 120 pages

    Un conte moral et philosophique sur le sens de la vie, inspiré de sa pratique professionnelle et des connaissances actuelles de la physiologie fœtale.

    Un passant se promène au sommet de la citadelle de Lipari. Intrigué, il s’arrête devant la figure de pierre d’un ange qui orne le fronton d’une église. Cet ange au faciès rongé l’interpelle et veut lui délivrer ses mémoires. Ce qu’a été sa vie, avec ses joies et ses déceptions, ses espoirs et ses angoisses, ses découvertes et sa métamorphose. Il évoque un monde de voix, de visions et de balancements. C’est au travers des questions posées à ses amis du monde animal qu’il a tenté de comprendre son futur. Entre la sagesse du dauphin et les audaces de la chauve-souris, entre l’acceptation du confinement et les rêves de lévitation, son destin s’est forgé. Sera-t-il ange ou petit homme ?  4ème

    AUX EDITIONS RENCONTRE DES AUTEURS FRANCOPHNONES (USA)

    • UN PRINTEMPS A MYKONOS, récit de voyage.

    Une contribution à l’ouvrage collaboratif « Méditerranée – Rives et Rêves», publié par Rencontre des Auteurs Francophones, page 220-245, avril 2025.

    Les médias

    • De La procuration d’Odon  :

    Ce ne serait pas rendre hommage à ce magnifique récit, (…), si on ne saluait pas le travail de recherche qui anime ce roman. Car si Busquine à une Grandsire comme aïeule, une vie congolaise et de petits souverains en toile de fond, il n’empêche que ce travail d’autocritique familiale est relativement unique.  Le Journal du Médecin, 11 novembre 2021, N° 2692

    Ce récit introspectif nous raconte aussi sans complaisance un pan de l’histoire de notre pays que nous préférons souvent ignorer mais qui a fait sa richesse.  LACAPITALE, rubrique littéraire, 28septembre 2023, N°261.

    Le roman a été sélectionné comme œuvre dans la campagne de promotion #Lisez-vous le Belge ? de 2023.

    • De Villa Gounda :

    Le rapport à autrui et l’intersubjectivité sont ici régulièrement questionnés. (…) Des huis clos où le métier premier de l’écrivain rejaillit à propos. Dans une partie ressemblant à une bulle au milieu de l’ouvrage, l’auteur met un pied dans le mythique et le mystique. Lorsque son père, élève brillant aux cours de latin-grec au collège Saint-Jean-Berghmans et devenu étudiant turbulent en fac de droit à l’ULB, se rend en Grèce avec son ami, on croit voyager entre deux mondes. Serait-ce un clin d’œil ay Mépris du cinéaste Jean-Luc Godard où nos deux personnages rencontreront la belle voiture, la statue grecque ou un décor merveilleux, Serait-ce le récit halluciné d’un derviche tourneur ayant abusé de retsina ? Alain Busine nous emmène dans un récit mouvementé, retraçant avec brio des ambiances et des lieux gourmands de variété.  Le Journal du Médecin, 10 novembre 2022, N°2732.

    • Des deux premiers romans de la saga :

    Vos romans mériteraient de devenir un film, un téléfilm, un feuilleton. Ça aurait beaucoup de succès !   Émission Coin lecture, télévision TVcom Brabant, juillet 2023.

    Pour voir l’intégral : https://www.tvcom.be/replay/emission/coin-lecture/alain-busine-villa-gounda/51788/

    que dirons-nous de ces deux volumes ? Des livres de mémoire ? des romans ? Cela tient des deux bien sûr. Je m’avancerai même à dire que si Alain Busine n’avait été gynécologue, il eut fait un fort bon écrivain. Il est vrai que la mère de Socrate était accoucheuse, et qu’il y a bien des points communs entre ces deux métiers.  Joseph Bodson, comptes-rendus de l’Association Royale des écrivains et artistes de Wallonie, dans la revue Reflets Wallonie-Bruxelles, N°82, décembre 2024, pages 28-29.

    • De Y a-t-il un piano à Kasongo ?

    Un roman fleuve-Congo passionnant…  Aussi un hommage rendus aux femmes qui portent l’humanité dans leur ventre et sur leurs épaules. Le Journal du Médecin, 18 février 2025, N°2791

    Le roman a été sélectionné dans les œuvres proposées par la campagne # Lisez-vous le belge2024 (2ème sélection consécutive pour un roman d’Alain Busine)

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