La littérature jeunesse : une promesse, pas un écart

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Dans les salons du livre, il arrive que l’auteur jeunesse ressente une forme de malaise. Les regards, parfois condescendants, semblent dire : « Ce n’est que pour les enfants. » Comme si écrire pour eux relevait d’un art mineur, d’une étape préparatoire avant de « passer aux choses sérieuses ». Pourtant, cette perception est injuste. La littérature jeunesse n’est pas une sous-littérature, mais une porte d’entrée vers l’imaginaire, la pensée et la sensibilité. Elle est le premier tremplin qui permet à l’enfant de devenir lecteur, puis citoyen du monde.

Écrire pour les enfants n’est pas un choix par défaut, mais un engagement. L’idée m’est venue parce que je suis mère, parce que j’ai été enseignante et que je le reste dans l’âme, même loin des murs de ma classe. Je crois profondément que l’humanité passe par la jeunesse, que l’envie de lire se construit dès l’enfance. Offrir des histoires aux plus jeunes, c’est leur donner des clés pour comprendre, rêver, grandir. C’est aussi leur tendre la main dans ces instants précieux où l’écoute se fait totale, où l’imaginaire s’ouvre sans réserve. Quel honneur, alors, d’être à leurs côtés dans ces moments de lecture. Quelle satisfaction de voir leurs yeux s’illuminer, leurs sourires s’élargir, leurs voix s’élever pour demander : « Encore ! » Ces instants valent toutes les reconnaissances, car ils sont la preuve que la littérature jeunesse accomplit sa mission : éveiller, transmettre, relier. La littérature généraliste s’adresse à des lecteurs déjà formés, mais la jeunesse, elle, façonne les lecteurs de demain. Écrire pour les enfants, c’est écrire pour l’avenir. Et si certains continuent de juger sans comprendre, il nous appartient, auteurs jeunesse, de rappeler que nous portons une noble tâche : celle de semer les graines de la lecture dans les cœurs encore neufs, afin qu’elles fleurissent toute une vie.

Derrière chaque récit, il y a plus qu’une aventure : il y a un chemin tracé. On explique, on guide, on éclaire. Mais jamais on n’impose. On laisse à l’enfant la liberté de choisir, avec son cœur, la direction qu’il prendra. La littérature jeunesse n’est pas une contrainte, elle est une invitation.

 

Extrait de la ferme enchantée de Monsieur Claveau

Dans ce récit, Ozzie , la petite grenouille au grand cœur, devient l’héroïne inattendue d’une ferme en détresse. Grâce à son courage et à l’amour d’un homme bienveillant, elle sauve non seulement la ferme, mais aussi les cœurs de tous ceux qui la rencontrent. Une histoire où la magie de l’amitié et la force des liens entre humains et animaux se mêlent pour créer un conte inoubliable.

 

 

 Il était une fois l’histoire d’une grenouille qui voulait être l’amie de tous les autres animaux de la ferme. Ozzie la petite rainette, avait vécu très longtemps dans la mare de Lucien, le vieux fermier, qui vivait à deux cents mètres de la maison de Monsieur Claveau.

L’eau était toute verte et remplie d’algues depuis que les poissons et les insectes avaient disparu, car la nourriture se faisait rare. En effet, le père Lucien ne pouvait plus sortir dans son jardin, et donner à manger à ses poissons. Sa jambe et son dos lui faisaient TERRIBLEMENT mal.

 Ses petits lapins et ses canards étaient également bien affamés et personne ne sembla s’en inquiéter, à l’exception de la grenouille qui pataugeait dans l’eau croupie.

Très triste de la situation, elle n’envisagea qu’une solution : la fuite.

Mais la grenouille avait la route à traverser, puis un grand champ dans lequel il y avait de nombreux prédateurs : des chats, des renards, sans compter les rapaces qui survolaient le pré à longueur de journée.

Comment allait-elle faire pour ne pas être repérée ?

(…)

La Ferme Enchantée de Monsieur Claveau

Editions Tavant Juillet 2025

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