Kaamelott, l’ascension d’un auteur et de son personnage

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Le deuxième volet de Kaamelott est sur nos écrans depuis le mois dernier. À l’occasion de cette sortie, je vous invite à replonger dans l’œuvre d’Alexandre Astier à travers un épisode emblématique du premier film – alerte spoiler !

Dans le film qui fait suite à la série, Arthur revient malgré lui sur le territoire de Logres. Ce retour lui est imposé, aussi bien dans sa forme que dans son fond. Durant ce voyage, il découvre combien le royaume a changé au fil de ces huit années d’absence. Autrefois « esclave libre », il revient désormais en cage, prisonnier dans les geôles de son propre château.

La quête de Guenièvre

Guenièvre, libérée de sa tour hantée, a oublié une couronne de fleurs. Arthur, refusant de la laisser traverser la forêt seule la nuit, décide de l’accompagner. Alors qu’il monte la garde au pied de la tour, de la fenêtre de la tour la lumière des bougies laisse une lumière douce s’échapper. Les plantes grimpantes sur les pierres semblent alors une invitation à monter, à rejoindre celle qu’il a quittée huit ans plus tôt, après sa tentative de suicide.

 

Ascension

Arthur se souvient des paroles du jeune homme qu’il avait aidé à secourir Guenièvre, de la fougue romantique, presque ridicule face au danger de cette jeunesse. À son tour, il emprunte ce passage. Devant une Guenièvre stupéfaite, il entre dans la lumière des bougies et, sans un mot, s’avance pour l’embrasser.

L’importance n’est pas l’arrivée, c’est la quête

Cette montée vers la tour n’est pas un simple geste d’amour : c’est une ascension symbolique. La quête de Guenièvre est la première décision qu’Arthur prend de lui-même depuis longtemps. C’est le moment où il retrouve sa volonté, sa dignité, son rôle de roi et d’héritier.

Dans cette scène, Astier condense l’essence du mythe arthurien : la quête n’est jamais extérieure. Comme Dante montant vers Béatrice, Arthur gravit la tour pour se purifier. Comme Perceval face au Graal, il découvre que la véritable question n’est pas celle qu’on pose au monde, mais à soi-même. Et comme Roméo devant Juliette, il s’élève vers l’amour au risque de tout perdre.

Arthur monte vers Guenièvre, mais c’est lui qu’il sauve. Car dans Kaamelott, comme dans toute grande œuvre littéraire, l’importance n’est pas l’arrivée, c’est la quête.

@angelfuentes.arts

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