Extrait du livre: “Brouillard en Escalator”- Auteure: Ikrame SELKANI
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Brouillard en Escalator
Indécise,
Elle ne savait plus si avancer ou reculer,
Elle se sentait ailleurs…
Elle paraissait,
“Normale”,
Jusqu’au moment où…
Elle a ouvert son parapluie en plein centre commercial.
Les uns, surpris,
Les autres, se moquaient,
Tout le monde la regardait,
La suivait du regard,
Bizarrement…
Elle était,
Le centre d’attention
Pour quelques minutes qui,
Semblaient éternelles
Pour elle…
Elle, qui n’a rien fait exprès,
Elle, qui avait toujours voulu,
Passer inaperçue,
Se fondre dans la masse,
Être une conformiste.
Voici donc l’histoire,
De cette jeune femme,
Qui,
Sans l’avoir cherché,
Se trouvait aujourd’hui
Dans une échappatoire,
Remplie de brouillard,
Qui l’a assez trimbalée,
Et ce n’est pas encore fini…
Perdue dans ses pensées,
Elle montait l’escalator,
Mais il ne marchait pas,
Un enfant le lui a dit,
Elle est restée surprise,
Et sans le remercier,
Elle s’est éloignée…
Dans ce centre commercial
De plusieurs étages,
Elle ne faisait pas ses courses.
Elle ignorait ce qu’elle faisait ici,
Elle marchait,
Puis s’arrêtait,
Comme-ci elle cherchait quelque chose…
Elle s’est rendue aux commodités,
S’est regardé dans la glace fixement,
Sans cligner des yeux,
Se touchant les cheveux,
Les coiffait avec ses doigts,
Puis faisait des grimaces étranges,
Les femmes et les filles,
Qui ont remarqué cela,
Sont sorties des lieux
En courant,
Par peur et par précaution…
Deux minutes après,
La voici qui est sortie
Tranquillement,
Comme-ci rien ne s’était passé…
Elle s’est installée dans un café,
A commandé un capuccino,
En italien…
Le serveur était ravi,
Il lui a fait la conversation,
Dans la langue
De Leonardo da Vinci.
En buvant sa tasse,
Elle a un peu craqué,
Des larmes ont coulé
Tel un ruisseau…
Mais à quoi bon ?
Que s’est-il passé ?
En quelques minutes à peine ?
En observant des enfants
Marcher avec leurs grands-parents,
Elle s’est effondrée en larmes.
Des sanglots silencieux
Se sont emparés d’elle…
Elle a laissé un billet sur la table,
Et s’est mise à marcher à grand pas,
Elle voulait s’enfuir de cet endroit,
De cette scène…
Le passé,
Lui était tombé dessus,
Sans l’avoir cherché,
Et sans demander son avis.
Les aléas de la vie,
Sont ainsi faits,
Ils se manifestent de nulle part.
Sans prendre rendez-vous.